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La petite histoire – Les noms ridicules de lhistoire de France - Handicaps patronymiques…

Historien, maître de conférences à Sciences Po dont il est diplômé et homme d’esprit, Bruno Fuligni (°1968), qui est aussi régent du Collège de pataphysique, a publié une trentaine d’ouvrages sur des thèmes on ne peut plus variés [1].

Les Éditions Flammarion ressortent, dans leur fameuse collection « Librio » et sous le titre La petite histoire – Les noms ridicules de l’histoire de France, son amusant petit essai intitulé L’Évêque Cauchon et autres noms ridicules de l’histoire paru aux Arènes en 2017.

Il s’y penche sur quelques caconymes – des noms aux consonnances ridicules – bien sentis de l’histoire de France, ainsi qu’il l’indique au début de sa préface :

« Ceci est un livre idiot. Idiot comme les rires de l’enfance, les blagues de la récré, les murmures du dernier rang ; idiot comme la joie de vivre et les jeunes années.

Du cancre au premier de la classe, en effet, l’évêque Cauchon qui fit brûler Jeanne d’Arc, le gendarme Merda qui tira sur Robespierre ont fait rire des générations d’écoliers.

Les pédagogues, prudents, ont d’ailleurs caché à leurs élèves d’autres merveilles onomastiques, quand ils n’ont pas purement et simplement censuré le dictionnaire des grands hommes. Cauchon par exemple n’était pas seul à juger la sainte, mais qui se souvient de ses assesseurs, Nicolas Couppequesne et Jean Toutmouillé ? Le chevalier Bayard, “sans peur et sans reproche”, est devenu l’un de ces héros fringants du roman national, mais n’a-t-on pas évacué très injustement des manuels son acolyte, le chevalier de La Crotte ? Comment ont pu sortir de la mémoire collective des personnages aussi intéressants que la baronne de La Queue, fille naturelle de Louis XIV, la comtesse de Verrue, connue pour son élégance, ou le tonitruant sénateur Pèdebidou ? Et pourquoi ne lit-on plus le poète Troccon ? »

Un ouvrage qui remet dans la lumière, entre le notaire Henri Aimelafille (1844-1926) et le roi d’Albanie Ahmet Zogu dit Zog Ier (1895-1965), la vie et l’œuvre de vedettes injustement méconnues comme, parmi bien d’autres, l’homme de loi Antoine-Louis Albitte (1761-1812), la déesse étrusque du foyer Caca, le député Prosper Chion-Ducollet (1848-1920), l’abbé Roch-Ambroise Cucurron (1742-1822), l’assassin Martin Dumollard (1810-1862), le bienfaiteur catholique Paulin Enfert (1853-1922), l’historien Léon Homo (1872-1957), le médecin suisse Louis Jurine (1751-1819), le député de la Somme Porphyre Labitte (1823-1885), l’aumônier militaire Jean Lanusse (1818-1905), le général du génie Anne Pierre Nicolas de Lapisse (1173-1850), le député gaulliste Constant Lepourry (1908-1986), l’empereur mongol Mongku (XIIIsiècle), Jean-Sébastien Mouche (l’homme des bateaux parisiens qui portent son nom, 1834-1899), l’obstétricien et père de la puériculture Adolphe Pinard (1844-1934), le savant anglais William Prout (1785-1850), le général de la Révolution Jean-Étienne Vachier (1762-1800) ou encore l’historien italien Antonio Zobi (1808-1879)…

Bernard DELCORD

La petite histoire – Les noms ridicules de l’histoire de France par Bruno Fuligni, Paris, Éditions Flammarion, collection « Librio », février 2019, 94 pp. en noir et blanc au format 13 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 3 €

Extraits :

Ishi (vers 1860-1916). Nom donné par défaut au dernier Indien sauvage d’Amérique, trouvé à bout de forces à Oroville (Californie) en 1911 et confié à l’ethnologue Kroeber. Il appartenait au peuple Yana dans lequel le nom avait un caractère sacré et ne pouvait être révélé. Comme osa l’écrire Bruno Léandri dans La Grande Encyclopédie du dérisoire, « Ishi dans la colle ».

Ollé-Laprune (Léon) 1839-1898. Philosophe catholique français, il combattit le positivisme qu’il ne digérait pas.

Truc (Gonzague) 1877-1972. Écrivain et critique proche des milieux royalistes, auteur d’une Histoire de la littérature catholique contemporaine et d’autres bidules.


[1] L’État c’est moi (1997), Les Constituants de l’Eldorado : la République de Counani (1997), Le Feu follet de la République : Philibert Besson, député visionnaire et martyr (1999), La Chambre ardente. Utopistes et aventuriers du Palais Bourbon (2001), Victor Hugo président ! (2002), L’Île à éclipses : Histoire des apparitions et disparitions d’une terre française en Méditerranée (2003), Jules Verne en verve (2005), Les Quinze Mille. Députés d’hier et d’aujourd’hui (2006), La Police des écrivains (2006), Votez fou ! (2007), Dans les secrets de la police : Quatre siècles d’Histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la Préfecture de police (2008), La Parlotte de Marianne. L’Argot des politiques (2009), L’Assemblée littéraire, petite anthologie des députés poètes (2010), Dans les archives inédites des services secrets. Un siècle d’histoire et d’espionnage français (1870-1989) (2011), La France rouge. Un siècle d’histoire dans les archives du PCF, (2011), Petit dictionnaire des injures politiques (2011), Les Frasques de la Belle Époque : les plus belles unes du Petit Journal (2012), Le Livre des espions (2012), Secrets d’État. Les grands dossiers du ministère de l’Intérieur (1870-1945) (2014), Le Monde selon Jaurès (2014), Tour du monde des terres françaises oubliées (2014), Raccourcis. Dernières paroles stupéfiantes et véridiques avant la guillotine (2015), Les Gastronomes de l’extrême (2015), Dieu au Parlement (2015), Le Musée secret de la police (2015), Justiciers (2015), Royaumes d’aventure. Ils ont fondé leur propre État (2016), Paris 1880-1910 (2016), L’Art de retourner sa veste. De l’inconstance en politique (2016), Souvenirs de police. La France des faits divers et du crime vue par des policiers (1800-1939) 2016), Histoire amusée des promesses électorales. 1848-2017 (2017), L’Évêque Cauchon et autres noms ridicules de l’histoire (2017), Mata Hari. Les vies insolentes de l’agent H 21 (2017), Atlas des zones extraterrestres (2017) ainsi qu’une participation à l’ouvrage dirigé par Xavier Delacroix, L’Autre siècle (2018). Il a aussi publié et présenté des manuscrits inédits : Dictionnaire de la racaille (2010), Dans l’enfer du bagne. Mémoires d’un transporté de la Commune (2013) et Un libertin chez les Esquimaux (2016). Il a également présenté et annoté l’édition intégrale du Journal des assassins. (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bruno_Fuligni) 5;\lsdqformat1

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